LE TOUR DE FRANCE À LA VOILE : UNE GRANDE CLASSIQUE
Quentin Ponroy raconte son expérience à bord de Renaissance Services
De gauche à droite : Abdul Rhaman El Mashari, Quentin Ponroy et Stevie Morisson -Tour de France à la voile 2019 📸 Jean-Marie LIOT / ASO
Quentin Ponroy, maître-voilier chez North Sails et fin régatier, a quitté ses dessins de voiles le temps d’une course. Et pas n’importe laquelle : le Tour de France à la Voile. Une course qu’il affectionne particulièrement pour son format et son niveau. D'ailleurs, il a dessiné les voiles (GV et focs monotypes) pour cette édition 2019. En tant que navigant, il compte 11 participations à son actif dont 4 victoires (
Safran,
Courrier Dunkerque,
Lorina) et deux secondes places (
Groupama,
Trésor de Tahiti). Cette année, Quentin et son équipe,
Renaissance Services/Oman Sail, terminent 5
e après avoir gagné trois journées et s'être bien défendus contre leur concurrent direct (
EFG Private Bank Monaco/Oman Sail). La victoire de ce Tour revient à
Team Beijaflore, suivi de
Cheminées Poujoulat et
Team Réseau Ixio.
Durant 17 jours (du 5 au 21 juillet), les 23 équipages de nationalités et d’horizons divers (courses au large, côtières ou olympiques, hommes et femmes, amateurs et professionnels) se sont affrontés sur sept plans d’eau le long des côtes françaises du nord au sud dans l’espoir d’ajouter leurs noms à la liste de grands vainqueurs comme François Gabart, Michel Desjoyeaux, Jean-Pierre Dick ou encore Franck Cammas pour n’en citer que quelques-uns. Embarqué à bord de
Renaissance Services en tant que tacticien, Quentin Ponroy nous raconte son expérience lors cette 42
e édition.
📸 Jean-Marie LIOT / ASO
« Depuis le départ de Dunkerque (le 5 juillet), les conditions ont été superbes avec du petit temps en majorité et deux ou trois journées dans du vent thermique plus soutenu. En revanche, des journées beaucoup plus chaudes avec un vent capricieux et instable dans le Sud, parfois léger ou moyen, mais toujours sous un beau soleil !
Les GV et focs monotypes North Sails qui ont équipé l'ensemble de la flotte se sont très bien portés et ont permis aux équipes de se battre à armes égales. Le niveau était de taille avec quelques équipes "jeunes" professionnelles qui semblaient difficilement atteignables (Béijaflore, Poujoulat, Ixio).
Pour ma part, j’étais sur le bateau
Renaissance Services qui fait partie des quatre bateaux du team Oman Sail. L’équipage se composait de Stevie Morisson (barreur anglais), Abdul Rhaman El Mashari (régleur omanais) et de moi-même (tacticien). Avoir 3 nationalités à bord pouvait parfois rendre la communication un peu difficile. De plus, n’ayant aucun remplaçant, nous n’avons pas eu de journée de repos; le rythme était bien intense!
À mi-parcours, nous avons décroché une 4
e place au classement général. Nous avons gagné trois journées durant le Tour, ce qui prouvait que nous étions capables de rivaliser avec les meilleures équipes. En fin de Tour, nous étions 5
e à égalité avec
EFG Private Bank Monaco (Oman Sail), notre concurrent direct. Et on a réussi à les battre. On a gagné notre place !
Le support sur lequel on a navigué, le Diam 24 (petit trimaran de 7 mètres), est un très bon bateau : performant, fiable, simple et accessible. Il est aussi très exigeant à partir d'un certain niveau. Aujourd'hui, c'est le bateau idéal pour cette épreuve.
Pour moi, ce Tour de France à la Voile est comme la Solitaire du Figaro ou la Mini Transat : une grande classique française. J'aime particulièrement cette régate car elle se court en équipage, le niveau y est très élevé et les jeunes donnent le rythme. C'est pour moi une belle façon de créer des liens avec les futurs champions de demain. »